Dans la hiérarchie des fonctions orales et maxillo-faciales, la ventilation se trouve au sommet ! Et la respiration orale peut poser de nombreux problèmes…
Les voies aériennes supérieures
Elles constituent la « porte d’entrée » des poumons.
Les voies aériennes supérieures comprennent:
- les cavités nasales et les sinus,
- le pharynx, divisé en 3 zones:
- le naso- ou rhinopharynx,
- l’oropharynx,
- l’hypopharynx,
- le larynx
L’oreille moyenne est reliée au rhinopharynx par le conduit auditif, ou trompe d’Eustache, également tapissée d’une muqueuse respiratoire (voir la page ORL).
L’importance de la ventilation nasale
Pour être optimale, la ventilation doit être nasale, voici pourquoi:
Pour une meilleure respiration
Les voies aériennes supérieures remplissent plusieurs fonctions essentielles à la respiration. Elles préparent en effet l’air inspiré pour les poumons par:
- filtration,
- réchauffement,
- humidification,
- limitation des débits.
Un air apporté aux poumons par le nez plutôt que par la bouche sera beaucoup plus « confortable », moins inflammatoire que lors d’une respiration orale.
Pour une meilleure régulation thermique
L’air inspiré est réchauffé grâce à des échanges thermiques qui profitent à un proche voisin du nez : le cerveau. Celui-ci est ainsi refroidi par la ventilation nasale, ce qui trouve toute son importance lors des efforts physiques.
Pour une meilleure immunité
Par ses fonctions de filtration des grosses particules, le nez représente la première barrière immunitaire.
Les exosomes constituent même le premier exemple de défense de notre système immunitaire face aux microbes en dehors de notre corps (écoutez ci-la chronique de Mathieu Vidard du 21 novembre 2018 sur France Inter pour en apprendre plus sur ce surprenant phénomène) .
Pour une croissance harmonieuse
« La fonction crée l’organe » : chez l’enfant en croissance la ventilation nasale a une fonction morphogénétique. Autrement dit le flux aérien permet l’expansion des voies aériennes supérieures.
En respiration orale, et donc bouche ouverte, la langue ne peut garder son contact physiologique avec le palais. Il y a alors un manque de stimulation de la suture du palais. La croissance transversale des maxillaires et des fosses nasales est perturbée.
Un cercle vicieux s’installe alors : l’étroitesse des voies aériennes supérieures incite à la ventilation buccale, qui ne permet pas le développement des voies aériennes supérieures. Sans compter qu’une langue basse est responsable de la diminution du calibre de l’oropharynx, compensée par…. l’ouverture buccale !
Pour des mâchoires en bonne santé
Respirer par la bouche, et donc bouche ouverte, « déverrouille » les articulations temporo-mandibulaires. Durant le sommeil la mâchoire devient ainsi plus vulnérable à des appuis extérieurs. Dormir sur le ventre, bouche ouverte risque de vous conduire à une dysfonction temporo-mandibulaire.
De plus le maintien prolongé d’une ouverture buccale lors du sommeil (1/3 du temps chez l’adulte, la moitié chez l’enfant), diminue l’extensibilité des muscles « abaisseurs ». Durant l’éveil, les muscles de la mastication doivent fournir plus d’efforts pour maintenir la fermeture buccale. C’est une des causes de tonus exagéré des muscles manducateurs.
Quels signes peuvent évoquer une respiration orale ?
Les perturbations du sommeil peuvent être évocatrices de respiration orale. Des manifestations nocturnes (transpiration, sommeil agité, non réparateur) retentissent sur la journée: irritabilité, hyperactivité, difficultés de concentration.
On observe généralement chez les ventilateurs buccaux des cernes marquées, sans lien avec la fatigue, et des narines pincées, hypotoniques.
En cas de dysfonction temporo-mandibulaire, il faut également se poser la question d’une ventilation orale.
Que peut apporter la kinésithérapie à un ventilateur buccal ?
Pour rétablir une ventilation physiologique le kinésithérapeute des fonctions orales et maxillo-faciales va pouvoir:
- éduquer à une hygiène adaptée des voies aériennes supérieures,
- former à la ventilation abdomino-diaphragmatique, naso-nasale,
- corriger les praxies linguales (voir la page dédiée à l’orthodontie pour plus de détails)